Sisyphe

Sisyphe faisant rouler son rocher.

" Et je vis Sisyphe qui souffrait de grandes douleurs et poussait un énorme rocher avec ses deux mains. Et il s’efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu’au sommet d’une montagne. Et quand il était près d’en atteindre le faîte, alors la masse l’entraînait, et l’immense rocher roulait jusqu’au bas. Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s’élevait au-dessus de sa tête. "

Ainsi Homère décrit-il le supplice de Sisyphe, condamné à faire rouler une énorme pierre jusqu’en haut d’une montagne, et encore et toujours, indéfiniment.

Ce supplice éveille des échos dans notre monde moderne : il semble que nous tous soyons condamnés à accomplir des tâches et à les reproduire indéfiniment, aussi enchaînés à ces tâches que des rats de laboratoire dans leur labyrinthe.

Un descendant de Prométhée et de Deucalion

L’un des enfants Deucalion, fils de Prométhée, épousa Pyrrha, sa cousine, fille d’Epiméthée et de Pandore. Après avoir survécu au plus célèbre déluge de la Mythologie grecque, ils eurent plusieurs enfants. Parmi eux fut Hellen, père éponyme du peuple grec (le nom grec de la Grèce est "Hellas"), dont Éole, père de Sisyphe.

Sisyphe

Sisyphe bâtit la ville d’Éphyre (qui devint Corynthe) et épousa la Pléiade (fille du Titan Atlas et de l’Océanide Pléioné) Méropé, qui en conçut une grande honte, parce qu’elle était la seule parmi les Pléiades à avoir épousé un mortel. Pourtant, Sisyphe, d’après Homère, était le plus sage des mortels : il régnait sur la ville de Corynthe et réussit à enchaîner la Mort. Il la retint jusqu’à ce qu’Hadès, dieu des Enfers, eût envoyé Arès, dieu de la Guerre, délivrer la "noire Mort". Homère explique que, pour lier la Mort, Sisyphe se contentait d’éviter la guerre et vivre en bonne intelligence avec ses voisins.

Lorsque Zeus, encore engagé dans des aventures amoureuses, enleva Égine, le père de cette dernière, le dieu-fleuve Asopos, demanda à Sisyphe (d’autres disent que ce fut à Tantale, un supplicié du Tartare) où elle se trouvait. Sisyphe, qui avait hérité de Prométhée le courage de s’opposer à Zeus et de suivre sa conscience, prévint Asopos, celui-ci, en remerciement, se détourna de son cours pour arroser Corynthe.

D’autres mythographes font un portrait moins élogieux de Sisyphe, et le montrent séduisant sa nièce Tyro, fille de Salmonée, ou commettant toutes sortes de brigandages et rompant les lois de l’hospitalité pour tuer les voyageurs qui tombaient entre ses mains.

Lorsque Thésée, roi d’Athènes, le tua au combat au cours d’une guerre qui opposa les deux villes voisines, Athènes et Corynthe, il fut envoyé aux Enfers, où il était condamné à rouler indéfiniment une énorme roche ronde jusqu’en haut d’une montagne. Parvenue au sommet, la roche, sous l’effet de la gravité, redescendait jusqu’au pied de la montagne, et Sisyphe devait recommencer sa harassante tâche.

L’un des descendants de Sisyphe, Glaucos, se distingua au cours de la guerre de Troie. Il combattit du côté des Troyens, et fut tué par Ajax.