L’Adoration des Mages, par Michael Damaskinos (1530/35 – 1592/93)
Église Agia Ekaterini, Héraklion, Crète
Contemporain du Greco et Crétois comme lui, Michael Damaskenos (ou, selon une autre translittération de l’alphabet grec, Mikhail Damaskinos) fut l’un des plus grands maîtres de l’art de l’icône. Il est probable que les deux hommes, qui n’avaient que 5 années d’écart, se sont côtoyés, en Crète et à Venise où ils sont tout deux partis pour étudier l’art de la peinture. Mais, tandis que le Greco abandonnait l’art byzantin de l’icône pour un art plus occidental, Michael Damaskenos retournait en Crète pour enrichir ses icônes des techniques vénitiennes de maîtrise de l’espace et du mouvement.
Malgré la très solide codification de l’art de l’icône, codification des sujets, des représentations, des couleurs…, le génie de Damaskenos saute aux yeux. Le mouvement, l’énergie qui se dégagent de ses oeuvres, face au hiératisme et à l’ « immobilisme » de oeuvres de ses contemporains, sont évidents.
S’il est né en Crète, son nom de Damaskinos témoigne d’origines proche-orientales, de la ville de Damas qui rayonnait depuis plusieurs siècles dans le domaine des arts et des sciences (et aujourd’hui encore, particulièrement dans le domaine musical). Il s’agissait d’un Proche-Orient sous son versant chrétien, sous l’influence de l’ancienne Byzance qui, après des siècles de domination spirituelle et temporelle sur la Méditerranée, avait été prise par les turcs un siècle plus tôt, en 1453.
